Semaine 3/09 au 9/09
Musique
Le départ n’est pas pour tout de suite. La voilerie qui répare entre autre les dégâts sur la grand voile qui a morflée pendant les essais en Sardaigne, nous promet la livraison pour le 19 septembre….
Olivier entre temps a failli perdre le bateau au mouillage……… au Pharo. Le mistral conjugué à la pression des 1000 choses auxquelles penser ont eu raison de sa clairvoyance .
Bilan de l’accident : les 2 safrans à refaire. Cela sera fait ce week end…et il est grand temps . Une course contre la montre est en train de se jouer.
En effet, les terrains du Pharo, anse située juste à la sortie du vieux port avec vue magnifique sur la Major, cette basilique noire et blanche aux allures byzantine (ou vénitienne) sont maintenant sur le point d’être récupérés par la communauté de commune qui mettra ainsi fin aux activités navales existantes du quartier (photo des entreprises). Olivier qui connait bien son Marseille pour les N.. avait eu le nez creux (et aussi une bonne dose de culot) car en louant cet emplacement bien équipé pour construire son bateau, il avait bien escompté que les choses prendraient leur temps.
Deux ans et demi donc, le temps de faire un bateau de 43 pieds prêt pour son tour du monde en somme. Et ce chantier du Pharo pendant tout ce temps est devenu un lieu de vie et de travail digne des ateliers d’artistes sous le pont de Brooklyn ou des frigos des grands moulins à Paris que nous avons connu dans les années 80. Une équipe de roumains y a trouvé du travail, a investi le lieu , y a vécu, fait la fête, reçu leur famille aux vacances, et le dernier survivant « Jimmy » achève fébrilement son petit bateau à moteur qui lui permettra de rentrer au pays par le Rhin, le Danube, les canaux…(photo de Jimmy et son bateau et aidant Olivier)
Les autres sont partis il y a peu. A la recherche d’un autre travail ou prêts à pointer à l’ANPE, ou comme Michel, l’homme sans lequel Olivier aurait eu des moments de grand doute ! reparti en Roumanie.
Hier, les vautours sont arrivés en zodiac ; un premier passage, des messieurs- dames, cadres en costume , en plein travail de repérage, l’œil tournant à 360 ° pour évaluer , le panorama, le potentiel immobilier, la gentrification du quartier. Un deuxième passage une heure plus tard et deux messieurs qui s’approchent du bateau pour nous dire l’interdiction de mouiller au milieu de l’anse et nous informer que lundi, le site sera entièrement grillagé et interdit d’accès et que nous devons dégager au plus vite.
Les gendarmes vont donc arrivés. Il me semble aujourd’hui que l’hélico (très gros) piquant sur nous brusquement puis survolant le bateau ne nous voulait pas que du bien . Le climat en ce moment à Marseille est électrique. Notre zone est suspectée d’une invasion de Rom incessamment sous peu.
Il nous faut donc récupérer dare dare tout ce qui appartient au bateau : le spi très joli (photo plus tard), les outils, du bois et finir les safrans…
Ce Pharo très attachant que je connais maintenant depuis deux ans, va donc fermer. Ses gens qui s’y côtoient, y vivent et y travaillent vont partir. Elles vont disparaitre ces petites entreprises, plus ou moins vaillantes, certaines servant de prétexte à un choix de vie un peu bohême, comme Claude Carbonel qui a fait de son garage son lieu de vie et à 70 ans voit son heure arriver et n’a plus que la colère et l’agressivité pour traduire son mal être et surtout les bricolos, les Geo trouvetout, les Mac Gyver en tout genre vont perdre un merveilleux espace de liberté et de créativité.
La Communauté de communes aura-t-elle le talent d’y replacer quelque uns de ces métiers et l’intelligence de proposer à Marseille un chantier dédié aux bateaux de plaisance, un lieu pour bricoler, réparer, réaliser ses rêves, sans perdre l’âme et l’histoire de ce lieu. Un véritable projet d’entreprise industrielle en somme !
PS. Jimmy aura-t-il le temps de finir son bateau ? on, vous tiendra au courant